Climat France : 2017, une grande douceur et très peu de précipitations
2017 se caractérise par des températures élevées et un fort déficit de précipitations, ce qui en fait, à l'instar de 2003, 2011 et 2015, une des années associant de manière remarquable chaleur et sécheresse sur la période 1959-2017.
L'année 2017 a été marquée par des températures supérieures aux valeurs saisonnières. Seuls les mois de janvier et septembre ont été plus frais que la normale. Les mois de février, mars et juin ont été particulièrement chauds, bénéficiant de températures en moyenne plus de 2 °C au-dessus des normales. Le printemps et l'été 2017 ont même été les 2es plus chauds jamais observés depuis 1900. La température moyenne annuelle de 13,4 °C a dépassé la normale* de 0,8 °C, plaçant l'année 2017 au 5e rang des années les plus chaudes.
Le cumul de précipitations a été déficitaire* sur une grande partie du pays. En moyenne sur la France, le déficit a dépassé 10 %, plaçant 2017 parmi les années les plus sèches sur la période 1959-2017. Il a même dépassé 50 % en avril et octobre. Seuls mars et décembre ont bénéficié d'une pluviométrie excédentaire de plus de 20 %. En Provence- Alpes-Côte d'Azur, le cumul de pluie est un des plus faibles enregistrés avec un déficit supérieur à 30 %. Le déficit pluviométrique, associé aux températures élevées, a été responsable d'une sécheresse des sols superficiels exceptionnelle sur le Sud-Est et en Corse.
Le soleil, peu présent en juillet, septembre et décembre, a été en revanche très généreux en avril et octobre avec de nombreux records battus. En moyenne sur l'année, l'ensoleillement a été conforme à la normale** sur la majeure partie du pays. En Corse, il a été excédentaire de plus de 10 %, ainsi que plus localement en Alsace, sur le Centre-Est, les Pays de la Loire, le sud de l'Aquitaine et le Sud-Est.
*Moyenne de référence 1981-2010.
**Moyenne de référence 1991-2010.


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Événements remarquables en 2017 :
- Pluies intenses et abondantes chutes de neige en Corse en janvier et février ;
- Tempête Zeus les 6 et 7 mars ;
- Plusieurs épisodes de fortes chaleurs durant l'été ;
- Sécheresse exceptionnelle de mai à novembre sur les régions méditerranéennes.
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Événements météorologiques majeurs de l'année 2017
Pluies intenses et abondantes chutes de neige en Corse en janvier et février
La Corse a été touchée tout au long de l'hiver par plusieurs épisodes de fortes précipitations qui ont affecté plus particulièrement la moitié est de l'île, provoquant des inondations. De plus, la Corse a connu durant l'hiver 2016-2017 un enneigement record avec d'importantes chutes de neige sur le relief.
En Haute-Corse, avec un cumul pluviométrique moyen deux fois supérieur à la normale, l'hiver 2016-2017 se classe au premier rang des hivers les plus arrosés sur la période 1959-2017.
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Tempête Zeus les 6 et 7 mars
Une violente tempête, baptisée Zeus, a abordé la Bretagne le 6 mars en début de journée. L'axe de vent fort s'est ensuite rapidement décalé vers les Pays de la Loire et le Poitou-Charentes dans la matinée, puis vers le Massif central en milieu de journée, avec des rafales allant jusqu'à 125 km/h, voire localement davantage en montagne, et des valeurs souvent records pour un mois de mars. En cours d'après-midi et soirée, ces vents tempétueux, atteignant 150 km/h sur les caps, ont gagné le pourtour méditerranéen et la Corse, avant de s'évacuer en seconde partie de nuit.
En Bretagne, dans l'intérieur des terres, les plus fortes rafales ont le plus souvent été comprises entre 120 et 130 km/h et jusqu'à 140 km/h sur le Finistère. Sur les côtes, elles ont atteint 130 à 160 km/h. Hormis localement sur la pointe bretonne, les rafales n'ont pas dépassé les valeurs des tempêtes les plus marquantes des 40 dernières années. De même sur les Pays de la Loire, les rafales comprises entre 100 et 120 km/h sont restées inférieures aux valeurs mesurées lors de la tempête du 3 février 1990 ou lors de la tempête Xynthia le 28 février 2010. Dans le Sud-Ouest, les rafales ont localement dépassé 120 km/h dans les terres. Près de la Méditerranée, les vents ont souvent soufflé à plus de 100 km/h, avec localement des pointes supérieures à 120 km/h.
30 % du territoire a été impacté par des vents supérieurs à 100 km/h.

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Plusieurs épisodes de fortes chaleurs durant l'été
L'été 2017 a été marqué par plusieurs épisodes de fortes chaleurs sur la France. La Corse ainsi que la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ont conservé des températures supérieures aux normales durant tout l'été.
- Du 18 au 22 juin, la vague de chaleur a concerné l'ensemble du pays et a été remarquable par sa précocité et son intensité. Avec une température moyenne sur la France de
26,4 °C, le 21 juin a été la journée la plus chaude jamais enregistrée pour un mois de juin et la plus chaude de l'été 2017. - Du 5 au 8 juillet et du 17 au 19 juillet, deux pics de chaleur ont concerné la majeure partie du pays.
- Du 28 juillet au 6 août, un épisode de canicule a touché la Provence, la Côte d'Azur et la Corse. Les températures supérieures à 20 °C la nuit ont ponctuellement dépassé 28 °C comme le 1er août à Aix-en-Provence avec 28,3 °C et à Marignana (Corse-du-Sud) avec 30,5 °C. Les maximales ont souvent dépassé 35 °C, voire localement 40 °C, comme le
5 août à Saint-Christol-lès-Alès (Gard) avec 43,1 °C. La Corse a conservé des températures caniculaires jusqu'au 9 août. - Du 26 au 29 août, une vague de chaleur tardive a marqué la fin de la saison sur l'ensemble du pays.


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Sécheresse exceptionnelle de mai à novembre sur les régions méditerranéennes
Depuis le mois de mai, les précipitations ont été quasi absentes sur les régions méditerranéennes qui ont connu un déficit exceptionnel jusqu'en novembre. Le mois de mai a ainsi été peu arrosé sur le pourtour méditerranéen et la Corse avec un déficit supérieur à
60 %. Durant l'été, la pluviométrie a encore été déficitaire de plus de 50 % sur ces régions où il a généralement plu moins de 10 jours en trois mois. En Corse et dans le Var, le déficit a même atteint 70 %. Dans la continuité, durant l'automne, les précipitations ont été peu abondantes pour la saison sur les régions méditerranéennes avec un déficit compris entre 40 et 80 %.
Sur les 7 mois, le déficit de pluviométrie a souvent dépassé 50 % sur les régions du Sud-Est. En région Provence-Alpes-Côte d'Azur et sur le Gard, la pluviométrie cumulée entre mai et novembre a été la plus faible sur la période 1959-2017 avec un déficit moyen de plus de 60 %. Des records annuels ont même été enregistrés à Nîmes (Gard) avec 328,5 mm, à Orange (Vaucluse) avec 327,8 mm et à Toulon (Var) avec 271,8 mm, postes ouverts depuis plus de
70 ans.
La sécheresse des sols superficiels, qui a débuté au printemps, a atteint des valeurs records sur la Corse et en PACA.
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